jeudi 13 décembre 2007

Tokyo 07, J9

MARDI 21 AOUT


Journée avec guide. Cette fois, c'est une grande fille plutôt classe, maquillée, chapeautée et en hauts talons, prénommée Rie.



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Nous allons d'abord au Ukiyo-e Ota Memorial Museum of Art (ukiyo-e = estampes) qui était fermé hier, voir l'exposition "Ayakashi" sur les représentations de dragons, monstres et fantômes.



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C'est un petit musée intimiste et confortable à un étage, où on laisse ses chaussures à l'entrée (il y a des chaussons et des casiers), plongé dans une douce pénombre, avec un petit espace-jardin intérieur avec fontaine, banc de pierre et plantes.



Je retrouve des représentations d'histoires que j'ai déjà croisées, au Kyogen notamment.



L'expo est divisée en trois: les monstres: voir ci-dessus la couverture du catalogue d 'expo avec "Monster with hundreds of eyes", école Katsushika;



les spectres:



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L'estampe ci-dessus est de Tsukioka Yoshitoshi: Ōya Tarō Mitsukuni, 1865, de la série One Hundred Ghost Stories from China and Japan (Wakan hyaku monogatari).



et les fantômes:



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Les fantômes de Toko et sa femme par Utagawa Kuniyoshi



Et voici le site du musée, mais chez moi les caractères japonais ont des bugs.



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Nous allons ensuite faire les touristes à Tokyo Tower, une imitation de Tour Eiffel, rouge et blanche, avec quelques mètres de plus bien entendu, et du haut de l'observatoire (fermé-vitré) de laquelle les vues sur les tours et les toits est impressionnante. On peut parfois apercevoir le Mont Fuji, mais ce jour-ci il y a trop de brume!



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Sur cette dernière photo, nous voyons quasiment au pied de la Tokyo Tower le temple de Zojoji et bien sûr ses jardins et bâtiments annexes, immense trouée verte au milieu des gratte-ciel.


Bien sûr tout est prévu, la Tokyo Tower abrite même un petit sanctuaire shinto, des magasins (dont un autre temple: celui de Hello Kitty, entièrement rose fluo, du moins vu du dehors...) et des restaurants, etc... nous y mangeons dans un restau/bouiboui où je goûte aux oudon, sorte de grosses nouilles en farine de riz.



Et nous repartons. Il fait moins chaud, seulement 34°!



Direction Ueno (again) où une autre partie du Tokyo National Museum nous attend avec deux expositions temporaires: l'une avec des paravents et autres cloisons de papier;



l'autre expose les "One hundred views of Edo" (l'ancien nom de Tokyo, faut-il le répéter, y'en a qui suivent pas!) par Hiroshige que justement j'aime beaucoup. Je rencontre pour la troisième fois la même estampe et cette fois je comprends enfin ce qu'implique la notion de gravure sur bois! (suis-je bête, mais non ce ne sont pas des contrefaçons illégales!)



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Pluie soudaine sur Oashi


Bien souvent le point de vue d'Hiroshige se place à moité caché derrière un arbre, une roue de charette, un paravent, etc... ce qui donne parfois un curieux effet!



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Moon Pine in Ueno







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Sujin Grove, Uchikawa River and Sekiya Village from the Vicinity of Massaki



"The mural art of Kotohira-gu Shrine" (1794):



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Je passe plus de temps aux vues d'Edo, que j'adore, qu'aux paravents et cloisons malgré les conseils avisés de ma belle-soeur connaisseuse, ahem... mais la fatigue se fait sentir. Je discute avec Rie devant un café glacé et je déclare à nouveau forfait pour les jardins du palais impérial! Je lui demande à la place un centre commercial climatisé avec des vêtements pour femme... En chemin nous croisons une rue/marché et nous nous y promenons un peu: il y a les des étals de poissons séchés de toutes sortes, des assiettes d'algues à ciel ouvert peu engageantes, des tranches de melon, pastèques et autres mangues vendues à l'unité et à l'air libre, des fritures de choses qui sentent... étonnant: je n'avais vu jusqu'ici que des aliments nettoyés, emballés, aseptisés!



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Il y a aussi des vêtement d'un goût euh... douteux, (mais très chers quand même je trouve!) un peu comme dans les magasins de fringues style western, mais avec des motifs locaux: dragons, etc... J'achète juste quelques petites chaussettes à gros orteil, à dragons et à paillettes. Je ne sais pas encore que j'aurais du en acheter au moins cinq lots de trois au lieu d'un, vu les regards envieux limite jaloux de ceux à qui j'ai offert d'autres choses!



Puis Rei m'emmène à Ginza, le quartier des magasins chics. Nous visitons de haut en bas Matsuzakaya, à moins que ce soit Mitzukoshi? enfin bref, les Galeries Lafayettes locales, où le style est très classe, très cher, tissus magnifiques. La mode d'automne est là, et il y a beaucoup de robes/tuniques en lainages très fins, de chemisiers fluides, plissés, brodés..., de hauts en tissu au tombé très souple. Les couleurs par contre sont un peu tristes à mon goût: noir, beige, beaucoup de gris. Je retrouverai le même style mais un rien moins raffiné tout de même en France! Rie est visiblement tout-à-fait à l'aise et en pays de connaissance, plus qu'à Tokyo Tower ou dans les boui-bouis! J'apprendrai plus tard que ses parents sont de très grands fabriquants de kimonos traditionnels.



Mais l'heure tourne et nous avons rendez-vous à 18h avec Jean-Louis, Fumi et Mina qui est une fan, au théâtre nationale du Takarazuka pour une représentation! Très très couru, le Takarazuka est du "grand spectacle" joué exclusivement par des femmes (obligatoirement non mariées) mêlant chant, théâtre et danses. Il y a là des grandes stars très connues, en particuliers celles qui sont spécialisées dans les rôles d'hommes. Celles-ci travaillent leur voix de contralto, et toute la gestique propre aux hommes.



Ci-dessous: Yuga Yamato, star des stars.



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Ce théâtre est une institution nationale avec ses chorégraphes, compositeurs, musiciens et bien sûr danseuses/chanteuses et tout le personnel nécessaire à une énorme troupe permanente. Le niveau est excellent et le spectacle réellement ébouriffant même si le style tourne trop à mon goût au music'hall occidental!



La salle est splendide, nous sommes très bien placés, au 3ème rang du balcon. Le spectacle est en 2 parties: d'abord une sombre histoire de complot et d'amour en Espagne sous Napoléon,



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et ensuite (après un entracte et ses habituels déballages de boîtes-repas, baguettes voltigeantes et lingettes raffraichissantes) une histoire de voyage intergalactique, prétexte à une débauche de danses et de musiques souvent musclées (avec au passage un arrangement du clair de lune de Debussy, et une chanson de Michel Fugain). Ça finit en revue de music hall (excellent) avec grand escalier, plumes d'autruches de toutes tailles (les plus géantes pour la vedette), paillettes, scintillements. Le tout plein de vie et de bonne humeur, et d'une technicité sans faille.



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J'ai aussi des petites vidéos mais le boulot pour les mettre ici n'en vaut pas la chandelle! Bien sûr, avec le recul je me dis poudre aux yeux, goût limite, trop occidental, etc... n'empêche sur le moment j'étais enthousiasmée. A la sortie, un japonais francophone m'a abordée en me demandant si j'avais aimé,et m'a dit "C'est très énergétique, n'est-ce pas?" et oui, c'est bien le mot.


Retour à Seijo!



(...à suivre)