lundi 8 octobre 2007

Tokyo 07, J6 (1)


En introduction cette vidéo d'une joueuse de shinobue en représentation théâtrale. Pour le son et l'ambiance!












Ce matin nous partons à 10h, après comme d'habitude un petit déj nourrissant avec salade, tartines et café. Nous avons rendez-vous à 11h avec la vénérable



仲林光子



(j'ai pas noté la traduction!)



prof de Fue (flûte) shinobue: flûte traversière en bambou à 6 ou 7 trous, à l'intérieur laqué de rouge, je ne sais pas pourquoi mais c'est un fait.






Malgré le plan du quartier et la page imprimée du site internet, nous ne trouvons pas l'école. Après pas mal de palabres (sans parler courament japonais il n'y a plus qu'à retourner se coucher!) avec les patrons de bistrots voisins, nous faisons le tour du quartier pour nous trouver devant l'immeuble et non derrière, malgré l'adresse qui se trouve bien derrière; hélas le concierge ne connaît pas du tout la personne que nous cherchons! A ce moment passe une jeune fille qui se trouve être la fille de la prof: nous sommes à la bonne adresse. Je n'ai toujours pas compris pourquoi il n'y a strictement aucune indication nulle part, ni pourquoi le gardien ne connait pas cette locataire, et je me demande comment font les élèves pour trouver si la fille ne passe pas par là! Mais il parait que c'est déjà bien d'avoir une adresse avec un numéro, même si elle correspond à l'arrière de l'immeuble et pas à son entrée... Tokyo est une ville moderne!



Bref. Nous entrons dans un appart moins vieillot mais guère plus grand que chez le maître de shakuachi, et dont le salon est aménagé en salle de cours: au fond, un rideau cache une étagère à partitions, instruments, etc..., juste devant il y a une estrade avec des percussions traditionnelles. Devant l'estrade c'est très scolaire: la chaise de la prof et son pupitre, et en face deux petites tables et deux chaises et deux pupitres côte à côte pour les élèves: mon frère et moi! Il ne l'avait pas prévu mais Frérot va devoir s'y coller... Il y a aussi, dressés contre les murs, des kotos qui traînent, et un shamisen dans sa caisse en bois, avec le manche qui en sort.



La mère et la fille,



koto et shinobue



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On nous sert du thé froid, et c'est parti! On apprend à placer les lèvres, à former le son, tout ça est mené tambour battant avec la force d'une longue pratique pédagogique. J'ai à la fois l'impression de tout savoir et celle d'avoir de mauvaises habitudes! En fait c'est très intéressant pour moi, je vais pouvoir en tirer des nouveaux « trucs » pour enseigner. J'avance à pas de géants, et Frérot qui s'attendait à tout sauf à prendre lui-même un cours, ne s'en tire pas mal du tout mais arrête au bout d'un moment pour cause de tête qui tourne! (normal pour un débutant)






taiko et shinobue


(l'autre tambour est un nagado-daiko)


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Le cours s'interrompt pour quelques démonstrations: la jeune fille joue seule (très très bien), puis sa mère l'accompagne au koto, et c'est vraiment très très beau, puis la mère joue de la flûte et la fille des percussions, en enfin la mère chante en s'accompagnant au shamisen. Bref, tout un concert privé, que j'apprécie profondément!



Shamisen et chant:



La voix aussi est traditionnelle: voix de gorge presque enrouée, diction proche de celle du Nô.



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Puis la leçon continue et je me retrouve à jouer des morceaux avec un système de notation astucieux mais quand-même, il faut pas dormir: les notes sont des numéros, il y a des traits pour leur longueur et des signes pour les effets, un peu comme pour le shakuachi. Heureusement, j'ai toujours aimé les systèmes codés et autres écritures ésotériques et mes neurones carburent à fond. Je m'en tire je crois honorablement, puisque j'en suis déjà à la leçon 7 de la méthode, qui est une photocopie d'un manuscrit gribouillé, certes, mais qui a le mérite d'être offert avec la leçon.






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De plus j'achète la flûte avec laquelle je me suis exercée, 5000 yens, car celle que Jean-Louis m'avait achetée n'a que 6 trous. Celle-ci en a 7, est de facture plus simple mais plus efficace.




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L'étui est superbe aussi!



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Nous finissons en (mini) apothéose par un trio. Je m'accroche, dérape un peu mais pas trop, tu parles de vacances!



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Nous repartons enchantés. L'approche n'avait rien à voir ni avec celle d'Abe, ni avec celle de maître Fujiyoshi Etsuzan, mais ils ont en commun leur extrème gentillesse, qui en fait est la norme là-bas, et leur joie de partager leur art!



(...à suivre)