mercredi 31 octobre 2007

Tokyo 07, J7 (1)


DIMANCHE 19 AOUT: JOUR 7



Journée avec guide. Frérot, occupé ailleurs, me met dans un train (direct) et je roule toute seule jusqu'à destination! Je ne me trompe même pas de station... Il faut dire que même si maintenant presque toutes les indications sont aussi écrites en lettres, le shéma du réseau de trains-métros de Tokyo est particulièrement redoutable, avec des trains qui sautent des stations et d'autres non, plusieurs compagnies qui cohabitent, et peu de chance de se faire comprendre en cas d'embrouille.



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Bref, munie de la liste des stations de ma ligne, je descends à la bonne, et j'attends ma guide au milieu du quai. Vu le peu d'occidentaux qui traînent à Tokyo, je ne pense pas qu'elle puisse me rater. Une jeune fille en effet me tombe dessus: « Madame Brigitte Claudon? » C'est Satuka (prononcer Satka), très jolie, très fine, très vive, bref, absolument charmante.






Nous voilà parties au parc d'Ueno. C'est un immense parc où on trouve un zoo, des musées et un petit lac avec des pédalos en forme de gros cygnes américainement très ridicules.



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L'ambiance de ce parc est un peu différente de ce que j'avais vu jusqu'ici: il y a beaucoup de personnes qui dorment ou se reposent sur les bancs ou par terre sur des nattes ou des plastiques avec des sacs plus ou moins gros à leur côté, bref, qui ressemblent à des SDF ou je ne m'y connais pas! Il y a aussi beaucoup de ces gros corbeaux qui pullulent à Tokyo et lancent des cris sinistres. Satuka me dit qu’elle en a peur, et c’est vrai que parfois ils attaquent les passants à coups de bec ! Heureusement, je n’ai pas eu l’occasion de le vérifier moi-même.



Par endroits au coin d’une allée on peut voir un groupe de musiciens : jazz, rock, tout style intermédiaire, et plutôt bons.



Nous visitons le musée national de Tokyo (dans l'enceinte du parc), avec une expo temporaire finement sous-titrée «Let's zen » et qui présente des statues, peintures, et objets bouddhiques, dont une partie viennent de Chine et l'autre des temples renommés de Kyoto: ça tombe bien, je ne pourrai pas y aller, et les plus belles pièces (?) sont ici! Il y a entre autres une très belle maquette du Temple d'Or.



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Nous parcourrons plus ou moins vite l'exposition permanente du musée. J'aime particulièrement une salle qui présente des jouets anciens: jeu de « mémo » avec des petites scènes et paysages finement peints à l'identique deux par deux dans des coquillages ; des dragons et serpents articulés en métal; une poupée assez effrayante avec son visage en masque de Noh; un jeu d'encens (reconnaissance d'odeurs?): boîtes, bâtons, petits éventails, socles percés, etc..., et des toiles peintes de jeux « de l'oie » avec différents thèmes. Et aussi des peintures représentant des enfants en train de jouer à ces jeux. Mais au magasin du musée, aucune carte postale de ces objets! Même mes investigations sur internet au retour n'ont rien donné. Mystère... Dommage.>



Autre déception: le tableau d'Okusai (la vague avec le mont Fuji au fond) est bien dans ce musée, mais actuellement en restauration! Il y en a d’autres exemplaires puisque que c’est une estampe, hélas je n’en verrai aucune dans mon séjour. Une bonne raison pour revenir.



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Ensuite nous partons vers le quartier Asakusa où il y a des petites rues anciennes qui donnent la nostalgie de quand tout était comme ça! Maisons basses en bois sombre, petits "cafés", restaurants de sobas, pots de fleurs dans les recoins.



Il y a aussi des galeries commerçantes bondées de touristes canalisés entre deux rangées de petits commerces d'objets « typiques » de toutes sortes, pour touristes me dit Satuka, alors je me retiens, sauf quand-même pour des chaussettes rouges et roses à fleurs avec orteil séparé.



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et un petit kaléidoscope mignon très "jouet de base local" (pour Lili).



Nous mangeons dans un restaurant de soba (nouilles) assez chic, très japonais c'est-à-dire sobre, simple et beau, avec du bois, de beaux meubles, de la belle vaisselle. De l'extérieur, ce genre de restaurants se reconnaît par une porte d’entrée surmontée de deux ou trois petits fanions (enseignes: noren) carrés blancs ou noirs ou beiges avec des trucs écrits en japonais (le nom et la spécialité du restau). Noren accroché = restau ouvert.



Nous mangeons assises sur un tatami. Il faut bien sûr se déchausser avant d'y monter, et je manque de m'étaler en enlevant ma deuxième basket: elles sont lacées trop serrées et je ne peux pas, comme Satuka, simplement faire glisser l'une de mon talon avec la pointe de l'autre, monter élégamment sur le tatami et m'y asseoir gracieusement!



Les sobas froides de Satuka sont servies sur une assiette en bois carrée comprenant un tamis de paille tressée pour l'égouttage. Il y a à côté un petit bol avec de la sauce: elle trempe les sobas dans la sauce avant de les manger (voir jour 2) mais ensuite, quand elle a fini son plat, on lui apporte une sorte de théière carrée rouge qui contient de l'eau de cuisson des sobas (chaude): on en verse dans le bol de sauce, on touille et on boit.



(photo pas de moi, trouvée sur Google mais là je ne retrouve plus le lien, sorry



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Mes sobas chaudes sont servies dans un grand bol avec des légumes « de montagne », des champignons et de cette substance blanche gluante qui est végétale (l’intérieur des gombos ?). Et bien sûr comme presque toujours quelques petites algues qui vont bien. C'est bon.



Je commence à avoir une petite idée des objets que j'aimerais ramener en cadeau. Je commence aussi à comprendre qu'en fait ce n'est pas cher! Comme il y a plein de zéros ça fait peur, mais en réfléchissant bien, en gros 15.000 yens valent 100 euros, donc une broutille à 150 yens ne fait qu'un euro, donc un truc qui coûte 3000 yens coûte 20 euros??? Je crois que je vais pouvoir ramener pas mal de choses...



En continuant la promenade après le restau, je m'aperçois avec surprise que la grande "galerie marchande" (Nakamise dôri) est en fait l'allée qui mène au temple! Pauvre Bouddha, pauvres moines. La foule de touristes est très dense et très bruyante.



Le temple d'Asakusa se caractérise par des lanternes géantes, l'une sous le premier portique: Kaminari-Mon, l'autre sous l'entrée du bâtiment lui-même. Il y a aussi, au pied de l'escalier un énorme encensoir: avant d'entrer on se purifie avec des vapeurs d'encens (tout le monde agite la main pour faire venir la fumée sur soi). Souvent on trouve aussi à l'entrée des temples une fontaine avec des louches en étain: on puise de l'eau et on s'en verse sur les mains (à côté de la fontaine); on peu aussi en boire un peu (et laver la louche avant de la reposer pour le suivant. Le temple: ouais bon, toujours pareil. On n'entre pas, on regarde de l'extérieur. Il y a une cérémonie, je ne sais pas comment ils peuvent se concentrer avec ce bruit



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Ensuite nous décidons de ne pas suivre le programme prévu (c'est à nouveau le jardin impérial qui passe à la trappe) et de filer à Shibuya pour trouver un vêtement pour Coline. Satuka sait où aller: il y a une rue plutôt pour la mode des collégiennes, où nous n'irons pas, et en voyant le compactage impressionnant de la foule qui s'y presse je suis fort heureuse d'avoir une fille trop vieille!



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et un gratte-ciel plutôt pour la mode des lycéennes le célèbre Shibuya 109.



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En effet il y a essentiellement des filles partout. La déco des magasins est hyper branchée, les lieux très bruyants (musiques assourdissantes), très sombres + éclairages fluo ou spots, etc... Très tendance, donc. Je trouve assez facilement un petit haut moderne, classe et jeune, enfin je crois, on verra l'avis de l'intéressée!



En repartant vers notre prochain rendez-vous, j'entre dans un magasin de T-shirts avec inscriptions et j'en cherche un pour Sunné. Je me fais traduire ce qui est écrit dessus et je fais bien: Satuka me signale des choses « pas très polies »...



Il y a aussi beaucoup de ces gros sabots en plastique (Croc...) de toutes les couleurs que j’ai vu pour la première fois en vitrine à Barcelone, puis à Toulouse : eh bien beaucoup de japonais en portent. Ils les personnalisent avec des pinns glissés dans les trous d’aération! Je ne comprends pas bien comment on peut porter sans dommage du plastique par 35° à l'ombre, mais bon...



Et nous rejoignons Frérot au parc du Meijo Jingû où nous étions déjà hier, pour un autre concert.



(... à suivre)