lundi 10 septembre 2007

Tokyo 07, J4 (1)



"Prière pour obtenir la "paix du coeur" par la lumière de la sagesse du Bouddha."

Sauf que chez Blogspot on ne peut ajouter simplement un fichier son, alors il faudra attendre que je trouve une solution...



JEUDI 16 AOUT



Ce matin, grasse matinée. En fait j'ai dormi de 23h à 3h, puis de 6h à 8h. Je suis en forme!



Petit déj avec Jean-Louis: chez eux il s'agit toujours d'un vrai repas avec salade composée, oeuf coque, mais aussi café ou thé et tartines;



Matinée à la maison: lessive, rangements, je m'entraîne au shakuachi, et je vérifie que je sais toujours jouer de la traversière... J'arrive à lire mes mails avec le Mac d'Haru et à en envoyer mais le clavier personnalisé est bizarre, c'est pas bien rapide! Mon PC refuse toujours de se connecter à internet par le réseau, pourtant actif, de Jean-Louis, dommage.



Repas chez eux, puis nous partons à 12h45 rencontrer maître Fujiyoshi Etsuzan (extrait d'un de ses CD ci-dessus), shakuachiste renommé. Un de ses élèves étant français, voici son site avec traduction française!



En cherchant le lieu de rendez-vous, dans un quartier central moderne, nous tombons, juste à côté d'une avenue de gratte-ciel rutilants, sur une enclave silencieuse avec arbres et sans goudron, mais avec portiques et temple, bien vieillot et charmant. Devant chaque temple il y a une allée avec au moins un portique à l'entrée de l'allée et un à l'entrée de la cour. Ici le portique du début de l'allée donne directement sur le trottoir d'une très grande avenue vrombissante: quel contraste!



Le maître vient nous chercher sous le portique de l'avenue, avec à la main des éventails pour nous aérer, charmante attention fort utile car il fait encore au moins 35°. Il nous guide jusqu'à chez lui: c'est un immeuble plutôt modeste et un appart minuscule et hyper encombré. Maître pas riche ou indifférent au luxe?... Nous lui offrons une bouteille de bon vin de Bordeaux choisi par Frérot à Seijo, et le CD où j'ai enregistré de mes musiques. Peut-être aurions-nous du le payer en argent? Comme la délicatesse nipponne interdit de poser la question directement, J-L s'était fié à l'avis de l'amie qui lui a indiqué le contact, mais nous ne sommes pas sûrs de n'avoir pas commis un impair.



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Toujours est-il qu'il nous reçoit avec un enthousiasme communicatif. Sur la table (basse, avec coussins autour) il a préparé une collec impressionante de shakuachis et flûtes traversières japonais, chinois et coréens, en bambou mais aussi en bois, et j'ai passé un des plus beaux moments de ma vie, sans rire, à l'écouter parler de ces flûtes, expliquer les provenances, tenants et aboutissants. Il nous a régalés sans se faire prier de démonstrations éblouissantes des différentes techniques et interprétations pour un même morceau, selon les écoles, les époques et les circonstances.






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Lui appartient à l'école Tozan (Abe étudie selon l'école Kinko). Les deux écoles se différencient par leur répertoire, mais surtout par des doigtés et des manières différentes d'ornementer chaque note, de finir les phrases, etc... A mon oreille d'occidentale néophite, l'école Tozan se caractériserait par une impression d'interprétation très libre et moderne, utilisant beaucoup d'effets sonores comme le souffle et les glissandos. En réalité ce que je perçois comme "moderne", c'est-à-dire proche de la musique "savante" contemporaine, est la manière la plus ancienne!



J'avais essayé de poser des questions sur l'aspect spirituel de l'instrument à Abe, mais il ne se sentait pas concerné. Ce maître par contre a beaucoup parlé des sentiments que permet d'exprimer l'instrument, de son origine religieuse et du souffle (za-zen).



Il m'a laissé essayer son shakuachi en bois (je n'ai pas osé sortir le mien en plastique!) et m'a montré les diverses techniques de modulation du son. Et pour finir, il m'a donné, oui donné, une « flûte » en pierre: une pierre un peu comme un gros galet, mais percée d'un trou dans lequel on souffle pour produire un son que l'on module en baissant ou levant la tête: un glissando descendant pour appeler les dieux, un montant pour les reconduire au ciel. J'étais très touchée, c'est le moins qu'on puisse dire!






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Repartis sur un petit nuage de bonheur, Frérot et moi sommes allés dans un petit magasin de musique spécialisé en shakuachi acheter une partition, puis nous nous sommes dirigés vers ce quartier fou qu'est Shibuya.



(... à suivre)

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